Sur ton appareil photo, ou même parfois sur ton téléphone tu vois passer des termes qui ne te parlent pas tellement : exposition, ouverture, vitesse, isos … ils sont bien gentils, mais ça correspond à quoi ? Ce sont les réglages de base.
Etant nulle en optique (moi c’est plutôt la bio mon truc, la physique beurk !), je vais t’expliquer tout ça trèèèès simplement. Et si ça n’est toujours pas clair, un petit commentaire et j’y répondrai avec plaisir !
Réglages de base pour l’exposition
Une photo peut être sur-exposée, sous-exposée ou être exposée “normalement”. La plupart du temps on cherche juste à ce qu’elle soit exposée de manière neutre. Le mode auto peut gérer ça du moment que la lumière est assez homogène.
Une lumière non homogène c’est quand les ombres sont très fortes d’un côté et la lumière encore très crue de l’autre. Lorsqu’il fait grand soleil par exemple et qu’on se trouve dans une zone moitié ombre/moitié lumière. Ou lorsque la lumière mériterait d’être allumée chez toi mais que tout près de la fenêtre il fait encore un peu jour. Là l’intelligence artificielle est perdue et ne sait plus si elle doit prendre en compte ce qui est éclairé ou ce qui est dans l’ombre et elle fait une moyenne de tout ça bien souvent foireuse.
Avec ton téléphone tu peux choisir de décaler ton exposition vers le + ou vers le – (avec ton réflex aussi mais là ça nécessiterait un cours plus approfondi sur les différents modes semi-auto)(une autre fois promis !).
Mais tu peux également jouer avec les autres réglages (isos, ouverture, vitesse) pour affiner le rendu de ton image.
Réglages de base pour l’ouverture
Un objectif d’appareil photo (même les plus nazes) possède un diaphragme qui s’ouvre et qui se ferme. On peut le comparer à la pupille qui se dilate ou se rétracte en fonction de la quantité de lumière.
Si on raisonne basiquement on peut alors dire que plus il y a de lumière, plus on va fermer le diaphragme (grand f/), et moins il y en a, plus on va l’ouvrir (petit f/).
Sauf que l’ouverture du diaphragme d’un objectif influe aussi sur la profondeur de champs = bokeh = flou d’arrière plan. Si tu veux beaucoup de flou il te faut aller vers les grandes ouvertures (petit f/) et si tu veux une plus grande zone de netteté, il te faut aller vers les petites ouvertures (grand f/).
Pour idée, en grande majorité, mes photos sont prises à f/2,2. Je peux aller jusqu’à f/5,6 pour les photos de groupe par exemple, mais c’est plutôt rare. Je réserve les petites ouvertures aux photos d’archi ou de paysage.
Mais alors comment gérer quand il y a beaucoup de lumière et qu’on a autant ouvert ? Il ne va pas y avoir trop de lumière sur le capteur ?
Réglages de base pour la vitesse
La vitesse est à régler pour moi en deuxième intention sauf si on fait de la photo sportive ou qu’on veut jouer avec les flous de bouger, mais ça n’est pas le sujet ici.
en fonction de la lumière
Je te propose un test pour comprendre comment ça fonctionne. Allume une lumière. Regarde la une seconde. Ferme les yeux, observe tes sensations. Puis regarde la 10 secondes. Et ferme de nouveau les yeux. Normalement tu vois encore la lumière. Elle s’est imprimée sur ta rétine et persiste plus longtemps que la fois précédente.
Le capteur de l’appareil photo fonctionne plus ou moins pareil. Plus on laisse le diaphragme ouvert longtemps, plus il va emmagasiner de lumière. Donc plus la lumière est forte, plus il faut monter en vitesse pour ne pas saturer le capteur de lumière. Et en parallèle, moins il y a de lumière et plus il faudra abaisser la vitesse pour que la faible lumière ait le temps d’imprégner le capteur. (en laissant le diaphragme ouvert plusieurs secondes, on peut faire des photos de nuit)
en fonction de nos propres limites
A main levée (=sans trépied) pour ne pas avoir de photos floues (c’est généralement le but) on peut prendre comme repère de ne pas descendre sa vitesse sous un chiffre un poil supérieur à la taille de l’objectif utilisé. Parce que plus l’objectif a un angle réduit (=zoom), plus il est difficile de rester stable. Je vous donne un exemple qui sera plus parlant :
- 50mm > 1/80
- 105mm > 1/150
- 150mm > 1/200
- 24mm > 1/80
Pourquoi une vitesse minimale de 1/80 pour un objectif de 24mm et pas 1/50 ou même moins ? Parce que c’est ma limite perso pour garantir une photo nette, à moins d’être expert en apnée, en dessous de 1/80, il devient difficile de rester stable et d’avoir une photo nette. Oui la respiration et le sang qui pulse dans tes veines te font bouger même si tu es master en mime de statue !
en fonction du sujet
Autre difficulté à prendre en compte à part tes propres limites : la vitesse de ton sujet.
Pour des portraits, pas trop de difficultés. Pour des enfants en train de jouer, tu peux monter ta vitesse !!!!
Ceux à ne pas oublier : les isos
Les isos sont à utiliser en dernière intention ! De base tu peux les laisser au minimum.
Ils vont te servir quand la lumière est faible, que tu es au minimum tolérable pour la vitesse et à ta plus grande ouverture.
Là tu vas pouvoir monter les isos pour récupérer un peu de lumière artificiellement. Comme c’est un petit boost numérique pour augmenter la luminosité, rapidement tu peux avoir un grain plus ou moins esthétique qui s’installe. De manière générale, il vaut mieux éviter de pousser au max et sortir le flash à la place ! Ça sera toujours moins moche qu’une photo où tu ne distingues plus aucun détail …
En résumé, tu peux commencer par choisir l’ouverture qui conviendra à ton sujet, puis la vitesse adaptée pour avoir une bonne exposition ET ne pas être flou, et en dernier recours monter en isos pour retrouver un peu de lumière.
Si tu n’as pas tout ça : règle ton exposition avec les petits +/- !
La photographie signifie littéralement écrire avec la lumière alors joue avec elle, cherche-la, utilise-la, dompte-la ! Et surtout amuse-toi !
Pour aller plus loin, je te recommande chaudement le livre de Caroline Cuinet Wellings aux éditions Eyrolles. Entre mes tips pour les réglages de base et ceux de Caro pour apprivoiser la lumière, tu seras équipé pour t’entrainer encore et encore !